Partage doctrinal du 20/01/2019
Question: quelle est la responsabilité de Dieu devant les malheurs ou les problèmes qui nous accablent ?
La doctrine évangélique traditionnelle a tranchée la question à partir de l’image des petits oiseaux de Matthieu 10.29
Matthieu 10.29►
Deux petits passereaux ne se vendent-ils pas pour un sou ? et pas un d’eux ne tombera en terre sans votre Père
Donc chaque petite catastrophe est sous la main de Dieu : si je loupe mon bus c’est aussi la volonté de Dieu.
Donc toutes celles qui attendent longtemps le bus le dimanche ne sont pas bénies ?
Pourtant Jésus nous reprend clairement sur les raisonnements de cause à effet.
Luc 13.4-5►
Ou, ces dix-huit sur qui la tour de Siloé est tombée, et qu’elle a tués, pensez-vous qu’eux-mêmes fussent plus coupables que tous les habitants de Jérusalem ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de même.
En fait il y a un problème de traduction de Matthieu 10.29
Segond 21
Matthieu 10.29 Ne vend-on pas deux moineaux pour une petite pièce ? Cependant, pas un ne tombe par terre sans l’accord de votre Père.
Bible du Semeur
Matthieu 10.29 Ne vend-on pas une paire de moineaux pour un sou ? Et pourtant, pas un seul d’entre eux ne tombe à terre sans le consentement de votre Père.
Traduction œcuménique de la Bible
Matthieu 10.29 Est-ce que l’on ne vend pas deux moineaux pour un sou ? Pourtant, pas un d’entre eux ne tombe à terre indépendamment de votre Père.
Bible de Jérusalem
Matthieu 10.29 Ne vend-on pas deux passereaux pour un as ? Et pas un d’entre eux ne tombera au sol à l’insu de votre Père !
Certaines traductions veulent montrer que Dieu est en fait à l’origine de cette chute, d’autres indiquent que Dieu sait tout ce qui se passe, ce qui n’a rien à voir !
Revoyons le texte dans son contexte.
Matthieu 10.26-31►
Ne les craignez donc point ; car il n’y a rien de couvert qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière ; et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les maisons. Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut perdre et l’âme et le corps dans la géhenne. Deux petits passereaux ne se vendent-ils pas pour un sou ? et pas un d’eux ne tombera en terre sans votre Père. Et pour vous, les cheveux mêmes de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point ; vous valez mieux que beaucoup de passereaux
Saint Jérôme dit sur ce passage:
« Ces paroles rendent plus clair le sens de ce qui précède, c’est-à-dire qu’ils ne doivent pas craindre ceux qui ne peuvent que tuer le corps ; car si les plus petits animaux ne peuvent périr sans que Dieu le sache, combien moins l’homme que Dieu a revêtu de la sublime dignité d’apôtre ? »
Certains traducteurs ont compris que c’était Dieu qui faisait tomber les cheveux des chauves et mourir les oiseaux ! ; ils ont ajouté dans le texte le mot que Jésus n’avait justement pas prononcé : sans la « volonté » de votre Père . »Mais Jésus disait « seulement » que Dieu est le père aimant qui accompagne même les oiseaux dans leur chute.
Dans les vicissitudes et les souffrances de notre existence, dans nos drames, nos hésitations et nos chutes, Dieu nous accompagne avec amour, comme il accompagne dans leur chute les oiseaux qui ne valent pourtant qu’un sou.
Attention à toutes les conséquences qu’implique ce parti-pris de traduction !
Nous sommes dans un monde détourné de Dieu ou les petits et grands malheurs sont légions, la encore il est injuste de « tout coller » sur le dos de Dieu.